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Opérations escargot des chauffeurs de taxi contre le covoiturage sanitaire obligatoire

Opérations escargot des chauffeurs de taxi contre le covoiturage sanitaire obligatoire

Geoffroy Barre

Les taxis français ont lancé une mobilisation nationale pour exprimer leur mécontentement face à l’article 30 de la loi de financement de la sécurité sociale, qui prévoit l’instauration du covoiturage sanitaire obligatoire. Cette réforme, visant à regrouper les patients dans les transports médicaux, a provoqué des perturbations majeures dans plusieurs villes, notamment à Marseille, Toulouse, Lille, Bordeaux et en Île-de-France.

Le covoiturage sanitaire obligatoire

Les actions des taxis, comprenant des barrages filtrants et des opérations escargots, ont entraîné des perturbations significatives sur les principaux axes routiers ce lundi 11 décembre. À Marseille, environ 700 professionnels ont participé à une opération escargot, tandis qu’en Île-de-France, la circulation a été fortement ralentie sur plusieurs autoroutes. Ces perturbations affectent les déplacements et l’accès aux services de santé.

L’article 30 de la loi de financement de la sécurité sociale soulève des inquiétudes majeures chez les professionnels du taxi. Ils craignent que cette réforme ne prolonge les temps d’attente pour les patients et ne réduise leur remboursement des frais de transport en cas de refus de partager un taxi conventionné. De plus, les taxis des zones rurales, pour qui les patients médicalisés représentent une part importante de la clientèle, redoutent une perte significative de revenus.

« Cette mobilisation fait suite aux mesures inscrites dans l’article 30 du PLFSS qui soumet les patients à l’obligation d’accepter un transport partagé systématique. Notre profession est profondément préoccupée par la perspective d’être contrainte d’offrir un transport partagé à n’importe quelle condition. Nous avons été reçus par le ministre de la Santé qui reconnaît un trou dans la raquette », apprend Fatima Faida, la responsable du Syndicat autonome des artisans taxis (SAAT) 33, citée par Sud Ouest.

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Une mobilisation face à l’uberisation du secteur

La mobilisation des taxis s’inscrit dans un contexte de lutte contre l’uberisation du transport médical. Les professionnels estiment que cette mesure ouvre la porte à une prise de contrôle des plateformes numériques sur le secteur, mettant en péril l’indépendance et la viabilité des taxis traditionnels. Cette situation soulève des questions sur l’équilibre entre l’efficacité économique et la qualité du service offert aux patients.

«Élevons nous contre les charters médicaux. Pour nous, un patient souffre. Pour le gouvernement, un patient coûte», explique l’Union nationale des taxis dans un communiqué. Team Taxi, autre organisation professionnelle, évoque le fait que «cette mesure ouvre la porte à l’ubérisation du transport médical des taxis, plaçant les chauffeurs sous la coupe des plateformes numériques, qui traiteront directement avec les hôpitaux».

Cette mobilisation des taxis en France met en lumière les défis du secteur du transport sanitaire face aux réformes gouvernementales. Un dialogue constructif est nécessaire entre les professionnels, les autorités et les patients pour trouver un équilibre entre les besoins économiques et la qualité des services de santé.