Banque AZ / Immobilier / Le marché immobilier français en 2024 : entre atterrissage en douceur et reconfiguration ?
Le marché immobilier français en 2024 : entre atterrissage en douceur et reconfiguration ?

Le marché immobilier français en 2024 : entre atterrissage en douceur et reconfiguration ?

Geoffroy Barre

Après une période de forte hausse, le marché immobilier français est entré en phase de baisse depuis le début de l’année 2023. Cette baisse est due à plusieurs facteurs, notamment la hausse des taux d’intérêt, l’inflation ou encore la guerre en Ukraine. Comment va s’orienter ce marché en 2024 et au-delà ? PAP a scruté le marché immobilier des 5 dernières années avec une analyse approfondie, qui donne des pistes.

Une baisse des intentions d’achat

L’analyse des données de PAP montre que la baisse des recherches d’achat est en train de s’atténuer. Sur les mois de juin, juillet et août, on enregistre une baisse de l’ordre de – 25,4 %. Cette baisse commence à s’atténuer dès le mois de septembre. Sur les trois mois suivants, on enregistre une baisse de – 20,2 %. Sur 5 ans, la baisse des recherches d’achat est de 41 %.

La baisse des intentions d’achat et le recul de la recherche n’a pas la même ampleur selon les territoires. Les départements du littoral français affichent une tendance positive, avec une baisse de seulement 12 % sur un an. Cette attractivité croissante pour le littoral s’explique par la recherche d’une meilleure qualité de vie, loin des grandes agglomérations.

Paris en perte de vitesse, les grandes métropoles résilientes

Paris a perdu de son attractivité avant même la hausse des taux d’intérêt. Cette baisse est due à plusieurs facteurs, notamment les prix immobiliers élevés, qui rendent la ville inaccessible pour de nombreuses familles. En effet, pour acquérir un appartement familial à Paris, il faut un revenu annuel de 163 000 euros selon les données de PAP. Un seuil bien difficile à atteindre pour de nombreux ménages.

A LIRE  Crédit immobilier : de nouvelles règles pour simplifier l'accès au marché

Cette situation a des répercussions sur les zones environnantes, qui sont elles aussi moins attractives. Les prix immobiliers y sont en baisse, ce qui contribue à la désaffection de Paris et sa banlieue.

Les autres grandes villes françaises résistent mieux à la baisse du marché immobilier. La baisse annuelle est de 16 % pour l’Île-de-France, contre 26 % pour Paris. Ces métropoles offrent un cadre de vie comparable à Paris, mais à des prix 2 à 3 fois inférieurs. Elles constituent une alternative attractive pour les personnes qui recherchent un équilibre entre urbanité et coût de la vie.

La pandémie a modifié les désirs immobiliers, mais la réalité s’est vite imposée. L’idéal de la maison à la campagne a séduit dans un premier temps, mais ses inconvénients, comme l’entretien et l’éloignement des services, ont refroidi de nombreuses personnes.

Cependant, la quête d’une meilleure qualité de vie et d’un meilleur équilibre vie privée / vie professionnelle persiste. Cette évolution des aspirations souligne que la transformation du marché immobilier est loin d’être achevée. Elle reflète la recherche d’un équilibre entre rêve et faisabilité.

Des prix en forte baisse sur toute l’année 2024 ?

Les vendeurs sont conscients de la baisse des prix immobiliers. Ils sont nombreux à hésiter entre baisser leur prix aujourd’hui ou attendre un redémarrage du marché. En région parisienne, certains vendeurs espèrent une hausse des prix liée aux Jeux Olympiques de 2024. Ailleurs, Les déclencheurs pour remotiver un éventuel redémarrage et une reprise à la hausse des prix sont multiples. C’est bien l’attentisme qui guide en ce moment les vendeurs.

A LIRE  Crédit immobilier : de nouvelles règles pour simplifier l'accès au marché

Le marché immobilier français devrait connaître un atterrissage en douceur en 2024. Les prix immobiliers devraient continuer de baisser modérément, et le recul des intentions d’achat devrait s’atténuer. Cette baisse de l’activité entraîne une reconfiguration du marché, avec une baisse de l’attractivité des grandes villes et une hausse de l’attractivité des zones rurales et littorales.