L’engagement climatique dans le secteur financier devient un critère de plus en plus prépondérant pour les jeunes diplômés. Face à l’urgence climatique, un nombre croissant d’étudiants exprime publiquement son refus de rejoindre des institutions financières qui soutiennent encore l’expansion des secteurs les plus polluants. Cette tendance souligne une prise de conscience accrue des enjeux environnementaux parmi les futurs professionnels de la finance.
La finance responsable attire les jeunes diplômés
Les étudiants jeunes diplômés sont nombreux à faire le choix de ne pas rejoindre es rangs d’une institution financière qui reste fortement exposée au secteur des énergies fossiles. Cette position est partagée par de nombreux étudiants, comme en témoigne la signature d’une tribune par plus de 1 300 étudiants s’engageant à ne pas rejoindre BNP Paribas tant qu’elle financera le développement de l’industrie fossile.
Selon les conclusions du Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC) et de l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE), il est impératif de cesser le développement de nouveaux gisements de pétrole et de gaz pour respecter les engagements de l’Accord de Paris et maintenir l’augmentation de la température mondiale en dessous de 1,5 °C. Face à l’écart grandissant entre actions actuelles et objectif, des actions drastiques et immédiates sont nécessaires pour répondre à l’urgence climatique. C’est ce que dénoncent les étudiants signataires de la tribune, qui veulent que les choses bougent, et ne souhaitent pas contribuer à l’inaction.
Les banques françaises, telles que BNP Paribas, Crédit Agricole ou Crédit Mutuel, ont augmenté leur exposition au secteur des énergies fossiles, ce qui a suscité des réactions critiques de la part des étudiants. Antoine Sire, directeur de l’engagement d’entreprise au sein de BNP Paribas, défend la position de la banque en affirmant qu’elle est désormais un leader mondial du financement de la transition énergétique. Mais le “en même temps” de passe pas pour les plus jeunes.
Un recrutement plus difficile dans le secteur financier ?
Les jeunes diplômés sont de plus en plus soucieux d’intégrer des institutions en accord avec leurs valeurs environnementales. Cette tendance pose un défi pour les recruteurs du secteur financier, qui constatent une préférence des candidats pour les entreprises à impact positif. Les étudiants engagés s’orientent vers d’autres options dès le début de leur recherche d’emploi.
Les banques, sensibles à la pratique du “name and shame”, sont confrontées à un risque réputationnel qui peut affecter leur capacité à attirer de nouveaux clients et collaborateurs. En réponse, le secteur financier met en avant son engagement croissant dans la finance durable, un domaine qui attire un nombre important de candidats. Les besoins en ressources humaines sont forts dans ce segment, le secteur jouant un rôle croissant dans le financement des énergies vertes.
L’engagement climatique du secteur financier est devenu un critère essentiel pour les jeunes diplômés cherchant à intégrer le monde professionnel. Cette tendance reflète une évolution des attentes des plus jeunes, et souligne l’importance pour les institutions financières de s’adapter à ces nouvelles exigences pour rester attractives sur le marché du travail. L‘engagement climatique du secteur financier va bel et bien être un enjeu RH, et plus tôt qu’on ne le pense !
Via Les Echos